Des échanges autour des différences culturelles entre jeunes suisses et kosovares

Le service de la jeunesse et des actions communautaires de Moutier (SEJAC) a organisé un échange ...
Des échanges autour des différences culturelles entre jeunes suisses et kosovares

Le service de la jeunesse et des actions communautaires de Moutier (SEJAC) a organisé un échange entre jeunes de la région et du Kosovo. 

Le moment des adieux entre les deux groupes de jeunes à la fin de l'échange. Le moment des adieux entre les deux groupes de jeunes à la fin de l'échange.

En avril dernier, un groupe de 18 jeunes, de Moutier, Delémont et environs, âgés entre 14 et 21 ans, est parti à la rencontre d’un groupe de jeunes Kosovares à Gjilan pendant une semaine. L’échange a été soutenu par Movetia, le programme d’encouragement à la mobilité de la Confédération, par les villes de Moutier et Delémont, l’Association Faîtière de l’Animation Jeunesse (AFAJ) ainsi que par différents partenaires complémentaires. L’équipe de voyageurs a été accompagnée par le service de la jeunesse et des actions communautaires de Moutier (SEJAC) qui a veillé à laisser aux jeunes le plus de liberté possible sur place. «On avait pas un programme bien défini, on savait ce qu’on voulait faire dans les grandes lignes mais on voulait leur laisser de l’autonomie car ce projet appartient aux jeunes avant tout», explique Nicolas Mangold, animateur socioculturel au SEJAC. Le but de cet échange était de permettre aux jeunes des deux pays respectifs de tisser des liens et de discuter pour découvrir la vie de jeune en tant que suisse et en tant que kosovare. «On a passé 5 jours quasiment tout le temps ensemble. La journée on faisait des activités, on avait des échanges formels et informels et le soir, les jeunes du Kosovo rentraient dans leur logement, comme nous», raconte Nicolas Mangold. «Les jeunes de là-bas nous ont bien fait découvrir la ville. On est allés une fois voir un mémorial lié à la guerre récente au Kosovo. Ils nous ont fait visiter en nous racontant leur expérience et la symbolique de ce lieu pour eux. C’était émouvant de voir les maisons bombardées et incendiées, de mieux découvrir l’histoire».

Nicolas Mangold : «On a été surpris en bien.»

Malgré la barrière linguistique, la fluidité des échanges a surpris les animateurs socioculturels. «On avait une crainte par rapport à la langue et on a vite remarqué que ces peurs n’étaient pas partagées par les jeunes et qu’ils étaient complètement autonomes» remarque Nicolas Mangold. Mélinda Guéniat, 15 ans, a participé à l’échange et n’a pas eu trop de mal à communiquer en anglais avec autrui. Au contraire, elle a même gardé des contacts avec des jeunes sur place. «J’ai rencontré des personnes vraiment sympa et on se parle encore aujourd’hui à distance» sourit-elle. Steve Ndeme, lui, autre jeune participant du voyage âgé de 20 ans, avoue en souriant avoir eu souvent recours à Google Traduction. «Mais avec des bases d’anglais ça passait et on a toutes et tous pu améliorer notre pratique de la langue» relève-t-il. Les deux jeunes se rejoignent sans hésitation sur le fait que ce voyage était une belle expérience. «J’avais des attentes plutôt négatives à la base, je m’imaginais un pays un peu «méchant» et au final en arrivant, j’ai remarqué qu’on m’abordait souvent pour me demander d’où je venais et les personnes sympathisaient avec moi, c’était agréable», raconte Steve. «Partir avec le SEJAC, c’était l’occasion de découvrir et d’improviser, comme on ne savait pas ce qu’on allait faire sur place. Ça nous a permis de faire des connaissances aussi», complète Mélinda.

La question des passeports

Une des grandes thématiques dans la préparation du voyage était l’obtention des passeports et permis pour les jeunes. Des difficultés ont été rencontrées lors du déroulement de l’échange.

La préparation du voyage a été mise en difficulté par l’obtention des permis. « En tant que structure d’animation socioculturelle, nous nous sommes rendus compte qu’il y a une inégalité en Suisse en matière de droit à la mobilité internationale. Ces histoires de passeports nous ont pris beaucoup de temps et d’énergie. On a un jeune qui était permis F et qui s’est fait arrêter au moment de rentrer dans l’avion et qui n’a pas pu partir avec nous » raconte l’animateur du SEJAC tristement. L’équipe d’animateurs espérait que chaque jeune puisse venir peu importe sa situation. Cet imprévu reste le grand regret du voyage. «C’est dommage que ce jeune ait été privé de vivre une expérience comme ça, qui à notre sens, est un plus pour l’interculturalité et les échanges internationaux. C’est dans ce genre de cas que la mobilité internationale doit être facilitée», conclut-il. Le projet a fait l’objet d’un documentaire projeté samedi soir au Cinoche à Moutier. Cet échange devrait être suivi d’un échange inverse, l’année prochaine, avec la venue en Suisse du groupe de jeunes kosovares./rik


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