En parallèle des concerts qui se tiendront dans différents lieux des Franches-Montagnes du 26 au 28 juin, des ateliers proposent écriture et lecture à des migrants qui se retrouveront sur scène.
Louis de Ceunink, Laurence Maître et Fanny Wobmann devant la Halle-Cantine qui accueillera notamment la scène gratuite du Spiegelberg.
Le Spiegelberg Festival, un rendez-vous ouvert sur le monde. La 2e édition de l’événement culturel itinérant franc-montagnard se tient du 26 au 28 juin prochains. Le Noirmont, le Pré-Petitjean et Saignelégier accueilleront notamment des concerts.
Mais une partie de la manifestation est dédiée à la médiation culturelle centrée sur l’appartenance et la migration. « Dès le départ, il y avait l’idée de ne pas faire que de la musique (…) en faisant se retrouver les gens autour de choses qui ne sont pas juste des concerts », souligne le membre du comité Louis de Ceuninck.
Les migrants prennent la parole au Spiegelberg Festival :
Dans cet esprit, le projet « Territoires » propose des ateliers d’écriture et de lecture ouverts aux migrants en amont du festival. Ils sont animés par Fanny Wobmann et Laurence Maître. Les trois premiers cours d’écriture ont été suivis par une dizaine de participants. En ce qui concerne la lecture, seule une personne a pu se libérer pour prendre part au premier des deux rendez-vous programmés. Ilyas Niazi est Afghan et vit au centre de l’Association jurassienne d’accueil des migrants (AJAM) à Montfaucon depuis novembre. « Dès que j’ai vu les gens venir vers moi, j’ai eu envie de rester », témoigne le jeune homme de 19 ans dont la langue maternelle est le Pachtou. Pour l’autrice et comédienne Fanny Wobmann, ces ateliers sont un excellent moyen pour les migrants « de partager des moments, de ne pas être seul, de sortir de chez soi et de pouvoir pratiquer le français. » Les participants liront leurs textes en public sur la scène gratuite du village du Spiegelberg le 27 juin à 18h aux abords de la Halle-Cantine à Saignelégier.
Une ouverture sur l’intime
Lors des ateliers, les migrants écrivent et lisent des parties de leur vie. « Ce sont des souvenirs, des choses importantes pour eux comme des événements qui se sont passés dans leur enfance ou leur pays d’origine », décrit Fanny Wobmann qui ressent une grande émotion « d’avoir accès à la réalité de ces gens qu’on côtoie tous les jours, mais qu’on ne prend pas trop la peine d’écouter. »
Fanny Wobmann : « Ces personnes ont le courage de venir dire ces textes généralement intimes dans une langue qui n’est pas la leur. »
La médiation culturelle du Spiegelberg Festival est proposée en collaboration avec l’AJAM, l’association Jura Intégration et elle est soutenue par le Bureau jurassien de l’intégration des étrangers et de lutte contre le racisme ainsi que le Service fédéral de lutte contre le racisme. /nmy
