Un triple coup de chance a permis d’éviter la rave-party à Soulce

Après la rave-party sauvage à Malleray émaillé par des heurts avec la police ce week-end, Soulce ...
Un triple coup de chance a permis d’éviter la rave-party à Soulce

Après la rave-party sauvage à Malleray émaillé par des heurts avec la police ce week-end, Soulce se dit ce lundi l’avoir échappé belle : les fêtards y ont été bloqués et refoulés avant de s’installer dans le Jura bernois.

Les fêtards qui se sont installés à Malleray ont d'abord tenté leur chance à Soulce dans le Jura, sans succès. (Photo : KEYSTONE/Cyril Zingaro). Les fêtards qui se sont installés à Malleray ont d'abord tenté leur chance à Soulce dans le Jura, sans succès. (Photo : KEYSTONE/Cyril Zingaro).

Le Jura bernois est encore sous le choc après la rave-party sauvage de Malleray où des violences ont éclaté entre fêtards et forces de l’ordre samedi soir, faisant notamment deux blessés dans les rangs de la police bernoise qui n’est pas parvenue à stopper cette fête illégale. Dans le Jura, ce lundi matin, on se dit à l’inverse qu’on l’a échappé belle. Les « noceurs » ont, en effet, d’abord tenté de s’installer dans un champ à Soulce vendredi soir où ils ont été bloqués et refoulés par le biais d’un concours de circonstances.


Une quinzaine de villageois faisaient des grillades sur place

C’est l’histoire d’un triple coup de chance. Miracle numéro 1, une quinzaine de villageois, dont des agriculteurs, font des grillades à Soulce ce fameux vendredi soir, non loin du terrain visé par les fêtards. En redescendant sur Undervelier, l’un des agriculteurs remarque une voiture immatriculée dans le canton de Vaud avec quatre jeunes à bord, puis une camionnette blanche et lance aussitôt l’alerte auprès de ses camarades. « On est quelques-uns à avoir manifesté contre la géothermie, on sait qu’il faut agir vite », souffle l’un des agriculteurs. Le groupe de « résistants » bloque alors le chemin « en 3 minutes » avec des tracteurs. À l’arrivée des premiers véhicules des fêtards, le blocus est prêt, les négociations sont émaillées de « deux trois tensions », mais finissent bien. « Sans les tracteurs pour bloquer, on n’aurait rien pu éviter, les discussions n’auraient pas suffi. Quand on lit dans la presse que ce sont des gens qui discutent avec les propriétaires et respectent les propriétés, c’est totalement faux en l’occurrence. Deux jours avant leur arrivée, le foin de la parcelle n’était pas encore fauché. Donc quand ils ont planifié de venir ici, ils n’avaient pas du tout ce respect du travail agricole, car la parcelle aurait très bien pu ne pas être fauchée », glisse un agriculteur propriétaire.

Eric Dobler : « Les habitants de Soulce sont très attentifs. »

« C’est un coup de chance qu’ils aient été là, mais ça se provoque. Après les tentatives de rave-party qu’on a vécues sur la commune, les habitants de Soulce sont très attentifs », salue le maire de Haute-Sorne, Eric Dobler. Miracle numéro 2, la police jurassienne réalise ce soir-là un contrôle routier aux Franches-Montagnes. « On a constaté un flux de voitures avec des plaques d’immatriculation de tous horizons », confie l’adjudant Frédéric Billieux, officier de service ce soir-là. Miracle numéro 3, « des effectifs étaient à proximité » et ont pu se rendre sur place dans un délai raisonnable, vers minuit et demi. Les fêtards n’avaient pas encore déchargé de matériel et la police parviendra à les faire quitter le canton sans altercation.


« Il ne faut pas s’interposer, ça peut vite dégénérer »

Quasi simultanément, les noceurs investissent le site de Malleray, laissant penser qu’ils ont testé le plan A et le plan B en même temps pour maximiser leurs chances. « En revanche, on ne recommande pas des actions citoyennes comme cela s’est produit. Cela peut vite dégénérer. Le message est de ne pas chercher à s’interposer », relève l’adjudant Billieux. « La police est formée pour ça, c’est à nous de prendre nos responsabilités et d’intervenir mais force est de constater que l’action menée à Soulce a eu son effet », abonde le commandant de la gendarmerie au sein de la police jurassienne Eric Froidevaux.

Le maire de Haute-Sorne Eric Dobler reconnaît que la prévention reste l’un des seuls outils à disposition. « On fait de l’information à la population et disant que lorsqu'elle constate quelque chose d’anormal, il faut informer l’administration communale ou la police parce qu’il faut intervenir très vite. Une fois qu’ils sont sur place, c’est impossible de faire machine arrière. On a eu par exemple il y a quelques semaines une demande de location d’un chalet particulièrement isolé pour un anniversaire qui dure trois jours. Ça allume quelques feux rouges chez nous, on investigue et en l’occurrence on ne loue pas », explique le maire qui s’attend à quelques réactions ou questions ce lundi soir lors du Conseil général de Haute-Sorne. 

La police jurassienne, qui dispose déjà d’un protocole pour faire face à ces rave-party, confie qu’une réflexion sera engagée au vu des évènements qui se sont déroulés dans le Jura bernois, sans toutefois les commenter. « Nous allons nous approcher de nos collègues bernois pour savoir quels enseignements ils tirent de cet engagement afin qu’on puisse renforcer nos propres dispositifs », conclut Eric Foidevaux. /jpi

Eric Froidevaux : « Notre action doit aussi être proportionnelle aux actes délictueux commis .»


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