Les tests de stimulation hydraulique du projet de géothermie profonde à Haute-Sorne vont pouvoir débuter. Cette phase, qui marque la fin de la phase exploratoire, sera décisive pour déterminer la suite du projet.
La phase exploratoire du projet de géothermie profonde à Haute-Sorne entre dans la dernière ligne droite. Les conditions d’autorisation fixée par le Canton du Jura sont désormais remplies pour que les tests de stimulation hydraulique puissent débuter, indiquent les autorités jurassiennes dans un communiqué. Le programme de travaux, qui constitue la dernière étape de la phase exploratoire, a été validé par les services cantonaux avec l’appui de leurs experts. Les résultats de ces tests seront déterminants pour la suite éventuelle du projet.
Le Comité de patronage s’est réuni début juin pour faire un point sur le retard de ces tests par rapport au calendrier initial. Ce dernier a été jugé trop optimiste. Le retard n’a été causé par aucun désaccord technique entre les parties, mais par le caractère inédit du projet et « la volonté des autorités cantonales d’exercer une surveillance fine et de vérifier que toutes les précautions nécessaires soient prises en amont de chaque étape opérationnelle ».
Les tests de stimulation se dérouleront dans le puits exploratoire, à environ 3'800 mètres de profondeur. Ils consisteront à injecter de l’eau du réseau communal par paliers, sans adjonction de produits chimiques ni de matériaux solides. Le débit maximal autorisé est de 60 litres par minute.
Une surveillance accrue
Un système de surveillance permettra de suivre précisément l’activité microsismique générée par ces opérations. Les données seront publiées et accessibles presque en temps réel sur le site du SED et celui de Geo-Energie Jura. Si la magnitude locale atteint 0.3, les injections seront interrompues pour analyse. Les tests seront arrêtés si elle atteint 1.5. Le Service sismologique suisse (SED) de l’EPFZ sera chargé d’évaluer de manière indépendante la nature des secousses, dans un délai de 48 heures.
Selon le calendrier prévu, les tests devraient durer entre une et deux semaines, tandis que l’ensemble des opérations s’étendra sur environ huit semaines. À l’issue des tests, des capteurs seront installés dans le puits pour assurer une surveillance sismique à long terme.
Évaluation sur la suite du projet
À l’issue de cette phase, Geo-Energie Jura remettra aux autorités cantonales une mise à jour complète du modèle géologique et de l’analyse des risques. Ces éléments serviront à évaluer la conformité du projet avec les exigences de la phase suivante. Le Groupe d’experts indépendants (GEI), chargé du suivi scientifique, accompagnera cette analyse et adressera ses recommandations au Gouvernement jurassien.
La poursuite du projet ne pourra être autorisée que si toutes les conditions sont remplies et si le niveau de risque reste acceptable, précisent les autorités jurassiennes. En cas contraire, le Gouvernement pourra suspendre ou refuser l’étape suivante. L’évolution du projet peut être consultée ici. /comm-gtr