Plusieurs champs de panneaux photovoltaïques sont construits aux abords de l'A16 dans le cadre d’un projet financé par l’Office fédéral des routes. L’objectif est d’alimenter partiellement certains édifices entre Court et Boncourt.
Le chantier du champ photovoltaïque bat son plein sur le tunnel du Bois de Montaigre en Ajoie. (Photo : SIN/UTIX/GCh)
Des panneaux solaires poussent aux abords de l’A16. Leur objectif : alimenter en partie les infrastructures autoroutières adjacentes, comme les tunnels. La construction de ces champs photovoltaïques fait partie d’une réflexion menée par l’Office fédéral des routes (OFROU). L’objectif étant de réduire la consommation énergétique globale des routes nationales. Le Service cantonal des infrastructures est chargé de piloter le projet sur le sol jurassien.
Grégory Champion : « Cette installation nous permet d’injecter de l’énergie dès les premiers rayons du soleil, ce qui nous oblige à augmenter l’éclairage dans le tunnel. »
Ce sont ainsi quinze sites de l’A16 entre Court et Boncourt qui ont été sélectionnés. La centrale technique de la galerie de Develier a été la première à accueillir des panneaux solaires « entre fin 2023 et début 2024, avec une mise en service en mars 2024 », relate le chef de projet au niveau cantonal. Un chantier, d’une taille « d’environ 1'200 m2 » selon Grégory Champion, a démarré au début du mois de novembre sur le toit du tunnel du Bois de Montaigre, situé entre la jonction de Bressaucourt et le viaduc du Creugenat. Enfin le tunnel de Neu-Bois entre Bure et Boncourt sera concrètement équipé d’une installation d’une surface similaire. Les travaux doivent « débuter encore cette année, pour une mise en service le début de l’année prochaine. » La production de ces deux nouveaux ouvrages en Ajoie correspondra à la consommation d’environ 150 ménages. À terme, si l’OFROU souhaite finaliser « l’entier de ces projets, on avoisinera à peu près 900 ménages de correspondance de consommation sur le tronçon entre Court et Boncourt. »
Grégory Champion : « L’entier de la production est autoconsommé par les besoins de l’infrastructure technique de l’autoroute. »
La totalité de la production de ces champs photovoltaïques est injectée dans les infrastructures autoroutières, qui sont plutôt gourmandes en énergie. L’objectif est bien de réduire au mieux la consommation en optimisant les surfaces disponibles, sans pour autant atteindre une forme d’autonomie qui n’est « clairement pas possible parce qu’on a besoin d’électricité H24 et tous les jours de l’année », explique Grégory Champion. Le collaborateur au Service des infrastructures précise qu’un changement de toutes les sources lumineuses a déjà été mené dans les tunnels de la région : « l’A16 est quasi à 100% éclairé par du LED. »
Grégory Champion : « Les champs font partie d'un des axes de diminution de consommation de l'OFROU. »
Un projet différent mené en parallèle
La réalisation de champs photovoltaïques ne fait pas partie du projet-pilote lancé récemment dans le Jura par l’OFROU, même si les deux partagent le but de réduction de la consommation globale. Pour rappel, ce dernier consiste en une expérience de deux ans, qui vise à mesurer le potentiel photovoltaïque en testant, par exemple, plusieurs dispositions différentes. L’expérience doit aussi évaluer quelles configurations cohabitent le mieux avec la biodiversité.
Une biodiversité qui est d’ailleurs prise en compte dans les réalisations pilotées par le Service des infrastructures. « On essaie de limiter l’impact au niveau du bétonnage », explique Grégory Champion. Si le toit du tunnel de Montaigre est équipé de plots béton, c’est parce qu’ils sont nécessaires à cet endroit. Lorsque c’est possible, des « techniques moins invasives, comme les pieux tapés ou vissés » sont utilisées. /jad
